article de Stéphanie CLÉRY-GUITTET
Varices on ne laisse pas traîner !
Dilatation anormale des veines, les varices peuvent survenir à n’importe quel âge. La méthode ASVAL, mise au point par le Dr Paul Pittaluga, chirurgien vasculaire à Paris, change la donne pour un joli jeu de jambes.
Nager, pédaler, manger équilibré … sont autant de facteurs qui jouent un rôle-dé dans le bien-être des jambes. Mais c’est oublier un peu vite la génétique et le terrain à développer un mauvais retour veineux et/ou des pathologies de la paroi veineuse. Ainsi, même sans le savoir, on peut présenter des varices, car elles sont parfois invisibles et indolores. Et c’est là que le danger se cache, car une varice non soignée peut se thromboser et s’étendre aux veines profondes avec une extension vers le haut de la cuisse, voire de l’abdomen, dans les cas les plus sérieux. Ces veines allant en continuité jusqu’au cœur, un caillot présent peut provoquer une embolie pulmonaire, potentiellement mortelle.
La marche à suivre
Face à cette insuffisance veineuse superficielle, le traitement dogmatique consiste, comme nous explique le Dr Paul Pittaluga: » À supprimer le reflux de l’axe saphène avec l’éveinage de la petite ou de la grande veine saphène. Radical mais douloureux, handicapant, car il nécessite entre 21 et 28 jours d’arrêt de travail et, surtout, avec la possibilité de réversibilité du reflux de l’axe saphène en amont, entre 25 et 93 % des patients. Ce qui induit une nouvelle intervention. » Une aberration chirurgicale dont la technique, même si elle a évolué, date de 1906. Ainsi, depuis des décennies, par convention, par facilité … le stripping de la saphène reste la norme. Pourtant, il existe « des traitements médicaux et chirurgicaux peu agressifs, comme l’injection d’un produit dans les veines pour les gommer » (pour les toutes petites veinules), le laser, la sclérose à la mousse ou encore la radiofréquence ».
L’ASVAL, une méthode spectaculaire
Parmi les avancées technologiques, l’ASVAL (ablation sélective des varices sous anesthésie locale) du Dr Paul Pittaluga préserve non seulement la saphène (veine principale de drainage du réseau veineux), mais peut donner la possibilité de remarcher une heure après l’inte1vention. Elle ne nécessite pas les soins d’une infirmière à domicile, ni cf un arrêt de travail, et donne des résultats pérennes. En amont, le chirurgien fait une évaluation précise du système veineux par un examen clinique détaillé, et une exploration par écho-doppler précise, afin de donner aux patients une explication de la maladie veineuse et des différentes options de traitement. Si la méthode ASVAL est pertinente, il s’agira d’une chirurgie non invasive qui, contrairement à certaines autres méthodes, peut tout à fait être pratiquée en été, période pourtant critique pour les varices. On retirera les veines malades à l’aide de micro-incisions de la taille d’un trou d’aiguille. Un travail d’orfèvre qui n’endommage pas les veines saines, ne laisse pas d’hématomes, ne fragilise pas la paroi veineuse … Immédiatement après l’intervention, et dans les jours qui suivent, il est conseillé de marcher une à deux heures le matin, ainsi que l’après-midi. Le seul hic ? Son non-remboursement par la Sécurité sociale. Mais certaines mutuelles peuvent entièrement la prendre en charge. Comptez environ 2 000 €. Un suivi régulier est conseillé dans les mois suivants, pour garder un œil sur vos jambes.