Chirurgien vasculaire
Spécialiste du traitement des varices

Questions réponses sur la varicosité et de ses traitements

Comment fait-on le diagnostic de varices ?

Qu’appelle-t-on une varicosité ?

Varicosités est l’appellation commune de ce que l’on appelle en terme médical « télangiectasies ». C’est la dilatation de tout petits vaisseaux (veinules ou capillaires) situées immédiatement en dessous de l’épiderme (couche la plus superficielle de la peau).

Les varicosités peuvent être situées partout sur le corps, le plus souvent sur le visage et les jambes. Ce sont les varicosités des jambes auxquelles s’intéressent en général les spécialistes vasculaires, les varicosités du visage étant plus souvent l’apanage des dermatologues.

Comment les reconnait-on ?

Elles forment de de fins réseaux ou des plaques circonscrites plus ou moins importantes, réalisant un chevelu capillaire, sous forme d’étoile, de pattes d’araignée, parfois de plaques. Elles peuvent être de différentes couleurs, du rouge au violet foncé, ces différentes couleurs pouvant co-exister sur la même jambe.

Leur taille peut aussi varier, elles peuvent être plus fines qu’un cheveu et parfois plus volumineuses sous la forme de véritables petites dilatations variqueuses. Une forme particulière est représentée par ce que l’on appelle « le matting » qui se présente sous la forme d’une tâche rouge nébuleuse, sans que l’on puisse individualiser les petits vaisseaux qui la constitue.

Il y a en fait une variété presque infinie de formes et d’association de varicosités, mais elles ont toutes en commun d’être très superficielles et de disparaître lorsque l’on appuie dessus (disparition à la vitropression).

Comment apparaissent-elles ?

La physiopathologie des varicosités des jambes (leur cause et leurs facteurs de risques) est encore assez mystérieuse aujourd’hui.

Elles sont certes corrélées à l’insuffisance veineuse, donc à ses facteurs de risques (hérédité, âge, position de piétinement chronique, exposition à la chaleur, grossesses, hormones féminines) mais ce qui déclenche leur apparition n’est pas clairement établi. Elles représentent le premier stade de l’insuffisance veineuse, mais elles sont très communes (au minimum une personne sur deux sont touchées au-delà de 50 ans) et la majorité des patients qui en sont affectés n’évolueront jamais vers les stades plus avancés, en particulier vers le stade des « vraies » varices.

Les varicosités semblent plus fréquentes chez les femmes, ce qui fait évoquer un facteur hormonal (œstrogène-progestérone) dans la dilatation permanente de ces petits vaisseaux. Elles sont également plus fréquentes avec l’âge, le vieillissement favorisant certainement leur apparition.

Un traumatisme (choc, injection, intervention) provoquant une ecchymose (un bleu), sur un terrain fragile, pourrait aussi être à l’origine de l’apparition de varicosités. Il semblerait que certains types de peaux soient plus sujettes à l’émergence des varicosités.

Existe-t-il une prévention pour éviter l’apparition de varicosités ?

Il est très difficile de répondre à cette question car comme on vient de l’évoquer on ne sait pas exactement pourquoi elles se développent.

La prévention évitant ou limitant l’apparition de varicosités porte malgré tout sur les règles de prévention de l’insuffisance veineuse (activité physique, port d’une compression veineuse, traitement précoce de veines pathologiques, lutte contre les facteurs de risque de l’insuffisance veineuse), puisqu’elles représentent le premier stade de la « pathologie » veineuse.

La prévention de traumatisme peut également avoir sa place lorsque existent déjà des varicosités ou s’il existe d’éventuels antécédents familiaux, en évitant les sports à risque de contact au niveau des jambes et certaines procédures qui peuvent comporter un traumatisme cutané (massage appuyé, palper-rouler, ou tout autre procédure entraînant des bleus).

La question du risque de la prise de traitements hormonaux peut se poser dans une certaine mesure, en évaluant la balance bénéfice-risque, les varicosités n’entraînant qu’un problème esthétique le plus souvent.

S’il faut reconnaître qu’il est très difficile d’éviter l’apparition de varicosités avant qu’elles ne se manifestent, on peut en limiter leur évolution lorsqu’elles sont présentes, en particulier par un traitement précoce.

Faut-il faire des examens particuliers en présence de varicosités ?

Il est conseillé de consulter un spécialiste vasculaire, qui après examen de la jambe va effectuer une exploration écho-Doppler, afin d’évaluer la circulation veineuse du membre.

La présence de varicosités pourra en effet parfois révéler une perturbation de la circulation veineuse sur des vaisseaux plus importants de la jambe (veines saphène et/ou leurs branches), même si dans la plupart des cas cet examen sera normal.

Certains examens plus spécifiques tels que la transillumination, permet de voir le rapport des varicosités avec le réseau des petites veines.

De la même façon il existe aujourd’hui des appareils qui permettent de visualiser les réseaux veineux superficiels directement sur la peau. Les « détecteurs de veines » utilisent la réflexion de la lumière dans le proche infrarouge pour créer une carte des veines, l'imagerie enregistrée par l’appareil étant ensuite projetée sur la peau du patient. Cette technologie est spectaculaire mais elle ne permet pas de distinguer les veines « malades » (qui présentent un reflux) des veines saines (qui drainent normalement le sang), contrairement à l’examen écho-Doppler.

Ces techniques de visualisation du réseau veineux, peuvent surtout avoir un intérêt pour guider le geste au moment du traitement.

Les varicosités comportent-elles des risques ? Peuvent-elles provoquer des complications ?

Les varicosités ne comportent pas vraiment de risque médical, car elles ne provoquent pas de complications dans l’immense majorité des cas. Il peut cependant se produire une « rupture de varicosités », avec risque d’hémorragie, parfois spectaculaire, mais toujours facile à arrêter par surélévation de la jambe et compression du point de saignement.

Cette complication ne se voit que dans les cas évolués d’insuffisance veineuse, avec généralement atteinte significative des veines superficielles principales et parfois des lésions cutanées, caractérisant les stades avancés (hypodermite, ulcères variqueux).

La survenue d’une hémorragie par rupture de varicosités est une indication formelle de traitement à visée thérapeutique, pour stopper l’hémorragie ou éviter sa récidive, contrairement aux traitements des varicosités banales qui ne sont qu’à visée esthétique.

Comment peut-on traiter les varicosités ?

Le traitement de référence depuis plus de 70 ans est la sérothérapie. Le principe est d’injecter directement dans la varicosité, avec une très fine aiguille, une substance irritante qui va provoquer une inflammation de la paroi et ainsi sa «destruction» , jusqu’au stade ultime du phénomène inflammatoire, la sclérose.
Les principales substances liquides utilisés en fonction des habitudes et des pays sont le polidocanol, le tetradécyl sulfate de sodium et la glycérine chromée. Les deux premières peuvent être également être utilisées sous forme de mousse (par mélange avec de l’air), même si les avis divergent sur une plus grande efficacité de la forme mousse.

Il faut généralement plusieurs séances espacées de 2 à 4 semaines pour traiter les varicosités, en fonction de leur étendue. Le résultat n’est pas définitif dans la majorité des cas, des séances d’entretien sont nécessaires pour éviter l’extension de nouvelles varicosités au fil du temps. Il s’agit d’un traitement à visée esthétique, sauf dans les cas d’hémorragie par rupture de varicosités (cf ci-dessus).

L’autre traitement possible, apparu il y a une trentaine d’année, est le laser cutané. Son principe est d’appliquer sur la peau un faisceau laser, en ciblant les varicosités, de façon à ce que la lumière du laser soit absorbée par les varicosités (essentiellement par les pigments d’hémoglobine présents dans le vaisseau) afin de les détruire par un effet thermique. Il existe différents lasers avec différentes longueurs d’ondes, en fonction des localisations et de l’aspect des varicosités.
La plupart des spécialistes vasculaires utilisent en premier lieu la sclérothérapie qui est moins couteuse et plus facile à mettre en œuvre. Le laser est généralement réservé aux cas résistants à la sclérothérapie, mais il peut être utilisé pour toutes les types de varicosités dans les mains de praticiens qui en ont une parfaite maîtrise.

Il n’existe pas de consensus scientifique quant à l’utilisation de l’une ou de l’autre technique. Il existe, comme pour tout traitement, un risque d’effets secondaires pour ces techniques (trouble de la pigmentation, lésion cutanée, thrombose), les complications sérieuses étant extrêmement rares.

Les résultats esthétiques peuvent toutefois être variables et ne sont jamais certains et définitifs.

En conclusion

Les varicosités (ou télangiectasies des membres inférieurs en terme plus médical) sont une affection très courante et bénigne, sauf rares exceptions.
Même si elles n’entraînent qu’un trouble esthétique, elles constituent toutefois le premier stade de l’insuffisance veineuse.

Il est donc nécessaire de consulter un spécialiste vasculaire lorsqu’elles sont présentes, de façon à éliminer l’existence d’une anomalie du drainage veineux qui pourrait exister, dont le traitement permettrait d’éviter l’évolution vers un stade plus avancé et faciliterait le traitement des varicosités elles-mêmes.
Lorsque le fonctionnement du système veineux principal ne présente pas d’anomalie, ce qui est le cas le plus fréquent, le traitement sera à visée purement esthétique.

Le traitement des varicosités repose le plus souvent sur la sclérothérapie, qui demande une bonne expertise du spécialiste vasculaire, avec souvent la nécessité de plusieurs séances pour obtenir un résultat satisfaisant et le besoin d’une surveillance, ce traitement n’étant pas définitif.
Pour certains praticiens ou dans certaines indications, c’est le laser cutané qui sera préféré, avec les mêmes principes de répétition du traitement, et de surveillance à moyen et long terme.

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